Plus que 2 mois pour payer moins d’impôts
Hormis les catégories les plus modestes, les Français ont vu leurs impôts augmenter en 2014 et la tendance va se confirmer en 2015. Comment « alléger » sa feuille d’impôts ? Quelques opérations de défiscalisation sont encore possibles à condition d’y souscrire rapidement, avant le 31 décembre.
En France, il existe plus de 400 niches fiscales… Inutile de se lancer dans un inventaire à la Prévert. Voici quelques pistes de défiscalisation à réaliser avant la fin de l’année, avec une précaution : s’entourer d’un spécialiste (banquier, gestionnaire de patrimoine, avocat, notaire, etc.).
L’immobilier, sur le fil
L’investissement en immobilier (Loi Pinel, loi Bouvard, loi Censi-Bouvard, dispositif Malraux, etc.) reste l’un des placements les plus rentables actuellement puisque que les taux de réduction vont de 11 à 32 % des sommes investies. Mais les délais sont désormais très courts pour réaliser un achat, sauf à connaître un intermédiaire sérieux qui a déjà identifié des biens indique Maître Bernard Alle, avocat fiscaliste depuis plus de 20 ans à Nîmes (Gard).
Investissements « one shot* »
En revanche, il est encore possible de réaliser des investissements dits « one shot » (dont le gain est immédiat puisque la réduction d’impôt sur le revenu a lieu dès l’année suivante). Il en existe deux grandes familles : ceux qui donnent droit à une réduction d’impôt (FCPI / FIP et le Girardin), et ceux qui viennent réduire le revenu imposable (le PERP).
Les FCPI et FIP
Les Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) et les Fonds d’Investissement de Proximité (FIP) sont destinés à investir dans le capital de PME, non cotées en bourse, à coloration innovante type start-up pour le FCPI et des PME régionales à différents stades de maturité pour le FIP.
Le minimum d’investissement est de 1.000 €. Ce dispositif permet de réduire ses impôts de 18%** de la somme investie. Ce sont des placements de long terme, et des investissements qui n’excluent pas la perte d’une partie du capital. « La constitution d’un portefeuille varié permet de diminuer ce risque », précise toutefois Anne Hernandez, ingénieur patrimonial à la Banque Populaire du Sud.
Le PERP
Le Plan d’Epargne Retraite Populaire (Perp) est un contrat dédié à la préparation de la retraite. Il s’agit clairement de l’investissement le plus grand public. Le but est de se constituer un revenu complémentaire une fois ses points retraite liquidés.
Avec ce placement, l’épargnant verse ce qu’il veut quand il le veut et bénéficiera d’un cadre fiscal intéressant puisque cet investissement baissera son revenu imposable (jusqu’à 10 % de ses revenus professionnels et 10 % du plafond annuel de la Sécurité sociale).
le Girardin Logement social :
Ce dispositif s’adresse aux foyers souhaitant réduire fortement leur imposition. D’abord parce qu’il nécessite un apport plus important (au minimum 10.000 €). Ensuite parce que c’est le plus impactant pour réduire ses impôts**. En revanche, il faut être très sérieux et précis sur le montage financier.
C’est pour cette raison que la Banque Populaire du Sud ne propose à ses clients que des dossiers avec agrément fiscal, ce qui signifie que les services fiscaux délivrent postérieurement à la réalisation de l’opération un agrément définitif. En outre, ces dossiers sont validés par le groupe BPCE.
Autres dispositifs pour réduire l’impôt
Il existe tout un tas d’autres dispositifs directs, moins lourds et ouverts à tous, réduisant l’impôt comme la réalisation de travaux qui donnent droit au Crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE), les dons qui font l’objet d’une déduction d’impôt égale à 66 % voire 75 % de la somme donnée, ou l’emploi d’un salarié à domicile (ménage, garde d’enfants, soutien scolaire, jardinage, aide à domicile).
Pour l’ensemble de ces avantages fiscaux, l’Etat a fixé un plafond de 10 000 € toutes réductions cumulées (18.000 € dans certains cas).
« Dans tous les cas, il n’existe pas de baguette magique, prévient Maître Bernard Alle. Il faut prendre des précautions et surtout ne pas perdre de vue que l’avantage fiscal ne doit être pas le seul moteur de l’investissement ou de la dépense. L’avantage fiscal, c’est plutôt la cerise sur le gâteau ! »
* : one shot : dont le gain est immédiat puisque la réduction d'impôt sur le revenu à lieu dès l'année suivante. ** : dans le respect du plafonnement des avantages fiscaux. Il est rappelé que les avantages fiscaux dépendent de la situation individuelle de chaque souscripteur et que ces avantages sont susceptibles d'être modifiés ultérieurement.
Réduction, crédit d’impôt ou déduction fiscale ?
Réduction d’impôt, crédit d’impôt, déduction fiscale, voilà des termes très utilisés à ne pas confondre…
Les réductions d’impôt viennent directement diminuer l’impôt à payer. Concrètement, si vous devez payer 1000 € d’impôt et que vous bénéficiez d’une réduction de 300 €, vous n’en payerez que 700 €. Attention, toutefois, si le montant des réductions est supérieur à l’impôt à payer, le surplus sera perdu (sauf quelques exceptions)…
Ce qui n’est pas le cas, différence majeure, avec le crédit d’impôt : si son montant est supérieur à l’impôt à payer, le fisc vous fera un chèque !
Quant à la déduction fiscale, contrairement aux deux autres, elle intervient en amont : elle est déduite du montant des revenus soumis à l’impôt et permet parfois de changer de tranches d’imposition…